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Culture
Publié le 29/04/2025 - Modifié le 29/04/2025
"Évidence" : l’exposition qui questionne le présent
Fil d'Ariane
Bouleversements mondiaux, événements intimes et petits riens du quotidien tentent de cohabiter dans les œuvres des quatre artistes exposés au musée Tomi-Ungerer – Centre international de l’illustration jusqu’au 28 septembre.
Inaugurée dans le cadre des dixièmes Rencontres de l’illustration de Strasbourg (RIS), l’exposition "Évidence. Dessiner le présent", proposée par le musée Tomi-Ungerer – Centre international de l’illustration, se frotte à différents supports et techniques. Quatre artistes internationaux, Mounira Al Sohl, Nino Bulling, Neïla Czermak Ichti et Mazen Kerbaj, rassemblés par la conservatrice du musée Anna Sailer, dialoguent à coups de crayon, mais aussi à l’encre sur soie, au pinceau ou encore au fil à broder. Autant de tentatives de donner une matérialité au présent, où l’intime et le politique ne cessent de s’entrechoquer.
Dès l’entrée du musée, de grands panneaux textiles donnent le ton du reste de l’exposition, installé à l’étage. Nino Bulling s’est inspiré de son livre La Part du feu (ed. Cambourakis, 2023) pour peindre des scènes domestiques réveillées par une lumière rouge incendiaire qui éclaire le bas des bandes de soie. En haut de l’escalier, une vitrine présente des travaux préalables et des originaux de cette bande dessinée, retenue parmi les huit meilleurs romans graphiques de 2024 par le New York Times. "Dans son travail, la question de l’identité de genre cohabite avec les manifestations violentes du changement climatique, décrit Anna Sailer. Au fond, qu’est-ce qui est vraiment naturel ? Qu’est-ce qui est de l’ordre de l’immuable ?"
Listes de courses et menaces climatiques
Encapsuler une notion aussi vaste que le "présent" revient aussi à tenter de lui donner des repères, puis d’en jouer. Ainsi les carnets sous forme de leporellos (dont les pages sont reliées entre elles en accordéon) de Mazen Kerbaj semblent s’amuser avec la notion de journal en déroulant leurs pages comme un long ruban ininterrompu. Une forme de facétie que l’on retrouve aussi dans son œuvre Remember me when I am not here anymore, démarrée en 2020 et toujours en cours, où l’artiste griffonne des post-its au quotidien. "Listes de courses, petits mots, dessins, réflexions : quelles sont les traces que l’on laisse de soi ?", résume Anna Sailer.
Dans la salle suivante, Neïla Czermak Ichti présente de grands portraits, où les protagonistes semblent cohabiter, plus ou moins sereinement, avec ce qui les menace. Eau montante pour Allô, ouais, il se passe des truc chelous, rappelle-moi, ou essentialisation dans Interviewed Monster wearing some fancy Japanese brand – qui montre une figure féminine transhumaniste et punk, poursuivie par un journaliste qui lui demande "En tant que femme maghrébine, pensez-vous que…" "Questionner le présent, c’est interroger sa représentativité", remarque Anna Sailer.
Nouveau parcours permanent
Enfin, Mounira El Solh, qui clôt le parcours de l’exposition, fait partager le quotidien de réfugiés syriens au Liban dans son projet I strongly believe in our right to be frivolous. "Au moment de la chute de Bachar El Assad, elle a cependant choisi de modifier sa sélection d’œuvres", explique la conservatrice. Ce sont des broderies, notamment sur de grands drapeaux, mettant en avant des militantes féministes du monde arabe, qui occupent l’essentiel des cimaises allouée à l’artiste libanaise. "Elle laisse toujours le fil et l’aiguille sur les étendards, pour souligner que rien n’est jamais achevé", sourit Anna Sailer.
L’installation de cette exposition a aussi été l’occasion pour le musée de repenser le parcours permanent. La première salle est désormais consacrée aux liens de Tomi Ungerer avec l’Alsace et rappelle que cet environnement transfrontalier a façonné son engagement politique. La salle suivante déménage à New York : un film documentaire y cohabite, entre autres, avec des collages originaux. La dernière salle du rez-de-chaussée explore ensuite l’œuvre jeune public de l’artiste, tout en piochant dans des collections moins connues que ses best-sellers. Le sous-sol, enfin, progresse à partir d’une critique acerbe de la société américaine pour s’achever par le Kamasutra des grenouilles.
Lisette Gries
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